jeudi 8 janvier 2009

Un extrait de mon ouvrage "Lire Ryle" paru chez DeBoeck, il y a quinze ans:

Le scepticisme de Ryle semble finalement avoir pris le dessus quand il déclare qu'en somme, l'opportunisme méthodologique est la seule bonne "methode philosophique".

" Pour apprendre aux étudiants à philosopher, on ne peut rien faire de plus que philosopher avec eux. L'idée d'un philosophe ou d'un poète bien entrainé comporte, pourtant quelque chose de risible. Il n'existe pour ainsi dire aucune technique indiquée pour philosopher ni pour composer. ... Parce qu'être un bon philosophe ou un bon poète, c'est s'avancer en dehors des sentiers battus. La philosophie et la poésie ne s'apprennnent pas dans les manuels : elles s'apprennent par la pratique, elles requièrent des stimulations, un dur labeur et du flair." Gilbert Ryle, Thinking,1953.

Une telle philosophie, sans thèse, sans argument ni méthode propres et indispensables, est en effet une philosophie du doigté. Le philosophe-artiste de Gilbert Ryle doit sentir le danger sous l'utilité de toutes les dichotomies, voir venir le moment où les débats se transforment en dialogues de sourds, et subodorer les détours de pensée où l'absurdité le guette. D'où l'importance énorme du sens de l'humour et d'une certaine auto-dérision dans la métaphilosophie rylienne : l'ouvrage du philosophe reste essentiellement inachevé, imparfait. Car la philosophie elle-même n'a pas de fin.

Le journal de Lou Schibronsky

Vous vous demandez peut-être ce qu'est devenu le journal intime de 1987 de Lou Schibronsky. C'est pour sa publication tout au long de l'année 2007 que ce blog avait été créé, après tout. Et puis 2007 s'est terminé, 2008 a continué, et nous voilà à l'an 2000-neuf. Et bien, je vous dois bien une explication. La voici : le journal de Lou s'est arrêté au seuil de son voyage en Italie en septembre 1997, avec son Carnet Florentin. C'est à Florence, en effet, que Lou rencontre Max Schibronsky, celui qui lui donnera son nom. Avant cela, elle s'appelait Lou Salomé-Brooksowicz. Un nom un peu trop lourd en connotations culturelles diverses et (a)variées. Alors elle a préféré le changer en Lou Schibronsky lorsqu'elle a fait la rencontre décisive, pour elle, de celui qu'elle appelera "Ma souris", dans un texte poétique inspiré d'un poème d'André Breton.

Et si vous voulez lire tout cela.... il vous faudra probablement attendre la publication sous forme de roman de cette aventure. A moins que vous ne réagissiez à ce blog avec moulte expressions d'indignation et me demandiez de vous laisser lire un peu plus des journaux et des textes de Lou Schibronsky. Elle n'est plus là pour m'en interdire la publication.

Lou Schibronsky est heureuse, avec les anges dans le ciel. Lulu in the sky with diamonds.
Elle est dans les diamants et les perles, dans les bijoux : elle a pris de bonnes résolutions. Elle ne jette plus ses perles aux cochons. Elle est devenue une Schibronsky et comme Max Schibronsky ( Max Schibronsky ist überall ) elle est partout.

Elle m'a tout de même laissé, avec ses textes poétiques, tout ses journaux intimes, dans la salle d'étude que nous partagions. Alors si vous voulez en savoir plus, faites moi signe, s'il vous plait. En attendant, je vous laisse le petit message qui accompagnait le Diario et les écrits divers dont j'ai hérité, lorsque Lou Schibronsky a disparu:

" Je suis l'ombre d'une étoile qui brille dans les ténèbres.
Mon parfum se reflète dans l'océan de tendresse, mer des caresses.
Je fais l'amour avec le soleil.
Mes yeux dessinent des étincelles dans le ciel.
Lentement, mes paupières se referment.
Mes cils sont verts, des rayons enlacés de laser.
Mon âme se désintègre.
Je suis une femme,
J'attends."

Lou ( Juillet 1981)